Tiers images              

Audrey Borja
Célia de Feral
Firas Shehadeh
Hugo Jacq
Jan Oliver Heise
Isis Garrus
Stella Jacob
Fédéri Laurens
Morgane Ubaldi
Grégoire Laude
Jazmin Vilalta


Du 11 octobre au 19 octobre 2025, à la Bourse du Travail Union Locale CGT (3 Rue Parmentier), entrée libre et gratuite





Morgane (titre provisoire), Morgane Ubaldi (2025)






TIERS IMAGES : l’image comme processus, le processus comme oeuvre.



Nombre des artistes ici présentés envisagent des manières de penser, de définir et de travailler l’idée de Tiers-images, comme écho à la pensée de Gilles Clément et de son concept de Tiers paysage. 

En 2004, inspiré par la notion de tiers état, le paysagiste français désigne par ce terme « la somme des espaces où l’homme abandonne l’évolution du paysage à la seule nature » (Clément et Pernet, 2020). Dans son manifeste, Clément défend l’idée d’un territoire dont l’évolution est « laissée à l’ensemble des êtres biologiques qui composent le territoire en l’absence de toute décision humaine » (Clément et Pernet, 2020). Il évoque également « une quantité d’espaces indécis, dépourvus de fonction sur lesquels il est difficile de porter un nom » (Clément et Pernet, 2020).


À l’heure où nos sociétés technoculturelles participent au développement exponentiel d’algorithmes de décision autonome, nous faisons aussi l’expérience croissante de leur opacité. L’idée de Tiers-images vise alors à transposer le caractère « indécis» et « délaissé», mais aussi les notions de « réserve » et « d’autonomie » propres au Tiers paysage, en direction d’une pensée de l’image envisagée comme une forme ouverte, dans laquelle des dynamiques invisibles ou non résolues peuvent apparaître. 

En ce sens, les Tiers-images désignent ici une tentative de rendre compte de processus devenus opaques, notamment dans les domaines de la programmation, du traitement algorithmique ou de l’intelligence artificielle. Là où les logiques computationnelles s’enfoncent dans des chaînes opératoires illisibles ou des décisions automatiques dont l'origine nous échappe, cette exposition souhaite faire surgir des formes résiduelles, des manifestations partielles, des signes faibles; autant de manières de s’exposer à des processus qui traversent nos systèmes techniques mais résistent à leur totalisation ou à leur transparence.
L’exposition Tiers-images propose un corpus d’oeuvres motivées par la notion de processus ou par le caractère programmatique de certaines pratiques artistiques. Les oeuvres Like An Event In A Dream Dreamt By Another—Rehearsal (2023) de Firas Shehadeh et Playing The Game Is Letting It Exist (2024) de Stella Jacob s’attachent à documenter notre rapport au jeu, aux media d’information dominants, et à faire dérailler la reproduction du réel dans des systèmes d’oppression (capitalisme financier, colonisalisme et impérialisme - notamment via GTA Online en Palestine, extractivisme technologique, fascisme, etc.). L’ensemble cherche ainsi — en se détournant parfois d’un appareillage numérique explicite — à offrir une expérience sensible de ce qui, dans les systèmes d’image ou d’information, échappe à toute lisibilité immédiate.


Commissaires : Guillaume Pascale et Vincent Moncho

Une exposition en partenariat avec l’Union locale de la CGT et l’ENSP (Laboratoire Prospective de l’Image).









Like An Event In A Dream Dreamt By Another—Rehearsal
Firas Shehadeh (2023)