No Tech, Low Tech, High Tech
Séminaire
Le samedi 18 octobre, à Parade, gratuit (inscriptions : ici)
No Tech, Low Tech, High Tech : comment la technologie s'invite dans la création ?
La coopérative Ananké invite artistes, scientifiques et esprits curieux à participer à la 3ème édition de son séminaire.
Cette année, le séminaire aura lieu le temps d’une après-midi, sous la forme de conférences et de débats. Il sera question de la relation ambivalente que la création entretient depuis toujours avec la technologie. Un lien qui repose sur des choix individuels mais aussi sur une forme de bataille esthétique où se questionnent les relations entre l’art, l’industrie et la société.
No Tech, Low Tech, High Tech : ces trois approches ne sont pas étanches. Elles se croisent, se contredisent, se nourrissent. Elles rappellent que chaque geste artistique engage, implicitement, un choix de société autant qu’un choix d’outil.
Création et technologie : entre fascination, critique et détournement
Depuis toujours, la création entretient une relation ambivalente avec la technologie. Elle relève bien sûr d’un choix individuel, mais ne se réduit pas à l’outillage de l’artiste. C’est aussi un véritable champ de bataille esthétique où se rejouent les relations entre art, industrie et société.
Dans un monde saturé d’outils numériques, l’attitude No Tech peut presque apparaître comme une posture critique et transgressive. Ici, la création redevient avant tout un geste, inséparable de la matière, de l’espace et de l’instant qui la font naître — comme nous le rappelle l’art de la performance. Avec l’accélération du numérique, le No Tech peut découler d’un choix radical : celui du retour à la matière ou de la volonté de perturber les espaces socio-techniques (art participatif, engagement social, critique de l’hyperconnectivité).
À l’opposé, le High Tech fascine par ses possibilités infinies : blockchain, IA, réalité virtuelle… Le storytelling technologique nous invite à repousser les limites de l’imagination pour explorer de nouveaux champs esthétiques. Mais, à l’instar du mouvement net.art qui s’est auto-dissous en 1999, on peut se demander si l’art basé sur la technologie n’est pas devenu l’allié involontaire du marketing. Bien sûr, il existe des approches plus critiques ou expérimentales — glitch art, esthétiques liminales, pratiques qui explorent les failles de la machine — qui échappent à ce piège.
Entre ces deux pôles, le Low Tech trace une voie critique et exploratoire. À la manière du mouvement punk, elle détourne, bricole, recycle, retourne le discours technophile contre ses promoteurs. Elle rappelle qu’on peut se réapproprier la technique, en faire un outil d’émancipation plutôt qu’un vecteur d’aliénation — à travers l’open source, les hacklabs, les manifestes no-design — et en cultivant des liens étroits avec les engagements écologiques et politiques.
Au programme
Samedi 18 octobre 2025, de 14h à 18h. Conférences et discussions avec :
- Vincent Moncho, directeur du festival Octobre Numérique - Faire Monde
- Samuel Tronçon, philosophe et chercheur en informatique, coopérative Ananké
L'événement est ouvert à tous les esprits curieux, toutes disciplines confondues (recherche, enseignement, institutions culturelles, structure artistique...).